Face à l’intensification de la frustration des agriculteurs à travers la France, le secteur de l’hôtellerie et de la restauration se dresse en allié incontestable. Il est impossible d’ignorer cette interdépendance criante entre les champs labourés et les tables dressées; cette chaîne d’approvisionnement qui commence avec les semences et se termine dans l’assiette d’un gourmet. Je l’ai constaté maintes fois au cours de mes voyages journalistiques s’étendant sur plus de 30 pays : le produit local et de qualité constitue l’âme de l’hôtellerie. C’est pourquoi cette solidarité transcende les simples relations d’affaires; elle s’ancre dans une conscience collective où chaque maillon revêt une importance capitale.
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ToggleLa solidarité de l’umih face à la crise agricole
L’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih) a tenu à manifester son appui indéfectible aux agriculteurs dans la tempête. Ces derniers, rappelle Thierry Marx, président de cette prestigieuse organisation – et je ne peux qu’acquiescer en tant que photographe amateur qui a souvent immortalisé l’authenticité de leurs produits sur pellicule –, figurent en première ligne de notre gastronomie nationale. L’Umih a clairement fait savoir, par le prisme de son président, que sans le dur labeur des agriculteurs, les hôtels et restaurants ne sauraient satisfaire cette demande incessante de fraîcheur et de qualité qui forge la réputation culinaire française.
En effet, les restaurateurs, tout comme les agriculteurs, subissent de plein fouet les hausses conséquentes des matières premières et de l’énergie, grignotant progressivement leurs marges. Ces coûts en hausse dessinent un combat commun pour l’obtention d’un prix juste. Prix qui devrait, en toute justice, récompenser les efforts de chacun tout en demeurant accessible pour le consommateur. En tant que fervent suiveur des dynamiques économiques, je ne peux que souligner l’acuité de cette démarche qui cherche à harmoniser les intérêts de chaque partie.
Un front commun contre la concurrence déloyale
L’Union ne s’arrête pas là dans sa croisade pour une alimentation juste et équitable. Elle soulève un voile sur cette compétition invisible mais redoutable : l’importation. Certains produits agricoles venant d’ailleurs, et parfois livrés à des contrôles aléatoires, représentent une menace qui pèse lourd sur nos exploitants locaux et l’excellence de notre offre alimentaire. De mes expériences personnelles, j’ai pu observer que le consommateur est souvent inconscient des enjeux qui se cachent derrière chaque produit importé. La solidarité exprimée par l’Umih souligne une problématique cruciale qui touche les agriculteurs, mais également la qualité des plats que nous dégustons.
Le gouvernement face au mouvement de colère agricole
Conscient de l’ampleur du mouvement de grogne qui s’empare de la ruralité française, l’exécutif n’est pas resté sans réaction. L’annonce de la visite imminente de Gabriel Attal, Premier ministre, sur le terrain, atteste de la volonté du gouvernement de conforter le dialogue et d’apaiser les tensions. L’engagement de Prisca Thevenot, porte-parole du gouvernement, à la suite d’une réunion du Conseil des ministres, est une fenêtre ouverte vers la possibilité de solutions constructives et pérennes.
Cette visite s’inscrit dans un contexte national marqué par la montée des mouvements sociaux en réponse aux inégalités croissantes, une problématique que j’explore assidûment dans mes articles. Et comment ne pas faire le parallèle avec le débat national sur la réforme des retraites, où les changements annoncés emportent leur lot de controverses et appréhensions ?