En cette fin d’année 2023, un mouvement mondial s’accélère : 66 nations dévoilent des visas spécialement conçus pour les nomades du numérique. Ces visas, des passeports pour une vie professionnelle dématérialisée, visent à séduire des experts internationaux. L’Europe, quant à elle, cible particulièrement les télétravailleurs hors de l’Union européenne.

La dynamique des visas pour nomades digitaux a récemment embrassé le Canada. Le ministre de l’immigration, Sean Fraser, a révélé en juin une ambitieuse « stratégie nomade digital ». Celle-ci ambitionne de transformer le Canada en un havre pour les professionnels agiles, les indépendants et les entrepreneurs. Divers visas y sont proposés, répondant aux besoins des travailleurs itinérants, avec une mention spéciale pour l’attractivité du programme envers les ressortissants français.

Les citoyens de l’UE bénéficient d’une voie privilégiée : l’« electronic travel authorization » (eTA), permettant un séjour de six mois sans visa. Les aspirants à des visas tels que le « self-employed scheme » pour freelancers doivent, par contre, maîtriser l’anglais ou le français.

En Europe, l’Allemagne se démarque avec la prometteuse « chancenkarte », un projet à fort potentiel pour les travailleurs frontaliers. L’Espagne et la République Tchèque ont aussi lancé leurs visas pour nomades numériques. L’Espagne impose cependant des conditions strictes : une année d’expérience en nomadisme numérique dans des secteurs spécifiques, et l’exclusion des citoyens de l’UE. La République Tchèque, elle, vise à attirer des talents principalement issus de pays en développement.

L’Allemagne, déjà pourvue d’un visa pour freelancers, prévoit de lancer sa « Chancenkarte » en 2024. Cette initiative, intégrée à une réforme de la loi sur l’immigration qualifiée, vise à attirer des talents internationaux via un système de points basé sur la langue, le niveau d’études, et les liens avec l’Allemagne. Une attention particulière est portée aux académiques, aux professionnels, ainsi qu’aux personnes ayant déjà séjourné en Allemagne, telles que les participants au programme Erasmus, et aux moins de 35 ans.